Conversations avec Dieu

Une volonté divine ?

Une volonté divine ?

    Bien souvent, lors des discussions dans les groupes CAD, certaines
interventions semblent démontrer une hésitation entre le fait que nous soyons
les créateurs de notre expérience et tributaire d'un libre arbitre total d'une
part, et d'autre part le fait de s'en remettre à une volonté divine ; comme
selon cette maxime « que ta volonté soit faite » si répandue dans presque toute
religion.

    Je ne peux qu'encourager toute personne à examiner ses opinions et à se
remettre en question à ce sujet. Le prochain livre de la série CAD sera traduit
justement par « ce que dieu veut. » Cette question de la volonté divine y est
abordée sous une perspective nouvelle. Les lecteurs attentifs de CAD savent
bien entendu que cette question a déjà été abordée dans les autres livres. La
prochaine parution  offre toutefois une analyse originale très courte et
synthétique à propos des conceptions que l'humanité entretient sur cette
volonté divine qui sert trop souvent de justification à des comportements
destructeurs individuels et collectifs, et qui est la cause principale des
disfonctionnements planétaires qui pullulent dans nos informations
quotidiennes.

    Nos comportements individuels ou collectifs sont le reflet de nos croyances
à propos de la vie et à propos de dieu. Les individus évoluent dans un monde où
une certaine volonté de dieu leur a été transmise, principalement par les
institutions religieuses en place ; ou alors c'est un système de valeurs hérité
d'une tradition socioculturelle qui est elle-même l'héritage d'une tradition
religieuse…Nos sociétés laïques occidentales sont profondément teintées de
valeurs chrétiennes, par exemple. Les croyances chrétiennes à propos de la
volonté divine se sont décalquées dans nos systèmes de valeurs qui
conditionnent nos vies à tous les niveaux. Il semble en effet évident que les
notions de bien ou de mal de nos sociétés laïques en Europe soient
conditionnées par notre passé chrétien et que ces notions (lorsqu'elles
existent) varient dans d'autres cultures.

    On peut affirmer que nos vies sont façonnées par ce que l'on imagine être la
volonté de dieu. Ces conceptions  sur la volonté divine nous sont transmises
soit directement par le biais de la religion, soit indirectement par le biais
de nos racines culturelles et traditionnelles. Bien souvent, ces conceptions ne
sont pas perçues comme telles, tant elles paraissent normales, habituelles.
Elles sont présentes dans nos modes de vie, dans notre éducation et dans les
relations humaines quotidiennes. Si dans ces conceptions spirituelles et
culturelles, existaient des idées qui supportent des comportements
dis-fonctionnels, alors notre monde serait dans un triste état. Or notre monde,
si on l'observe dans son ensemble, ne  fonctionne pas de façon optimale pour une
très grande majorité des gens.

    Il serait sans doute profitable si, chacun pour soi et pour le bénéfice du
tout, nous portions un regard sur ces idées préconçues à propos de cette
volonté divine pour voir si certaines de ces idées ne produisent pas des
comportements défavorables à la vie. Il n'est pas du tout question d'abandonner
toutes nos valeurs et de rejeter les religions existantes ;  il s'agit au
contraire de les enrichir et de leur donner davantage de sens en identifiant
les croyances et traditions qui sont défavorables au fonctionnement de la vie
et qui compliquent notre expérience humaine.

    CAD parle des « pensées racines » ou encore de « mythes culturels », pour
définir ces idées enracinées dans notre conscience collective, qui produisent
ces conditions de vie que nous affirmons en tant qu'espèce humaine ne pas
souhaiter. En voici quelques-uns uns parmi tant d'autres.

Les mythes culturels :

  •         Dieu est séparé du reste de la création.
  •         La séparation entre les humains qui se vit à travers nos systèmes
géopolitiques est normale et doit être maintenue pour préserver notre richesse
culturelle et notre identité souveraine.
  •         Il n'y a pas assez de ressources.
  •         Les humains doivent se concurrencer entre-eux et lutter avec la nature
pour obtenir ce qu'il n'y a pas en suffisance.
  •         Dieu a des besoins ou une volonté. Y a intérêt à connaître cette
volonté et à ne pas se tromper, sinon…
  •         La vie est quelque chose d'incontrôlable, chacun son destin.
  •         La vie est faite pour souffrir, c'est inévitable.
  •         Dieu exige que les humains comblent ses besoins afin d'éviter son
jugement et sa condamnation, ou alors dieu ne juge pas mais ce sont les humains
qui choisissent de se condamner par leurs actes.
  •         Certaines voies ou certains modes de vies sont meilleurs que d'autres.
  •         Il est approprié d'avoir recours à la violence pour résoudre les
conflits issus de nos différences.

    Une autre question qui émerge souvent dans ces groupes de travail sur soi
avec l'aide des outils de travail parmi tant d'autres que sont les livres CAD,
est cette question d'un certain type d'abandon de contrôle; certains évoquent
la confiance au destin - d'autres un lâcher prise. Cela procure en effet un
certain confort de se laisser « couler dans le flot. »

    Il est toutefois judicieux de faire une distinction entre le destin et le
lâcher-prise. Destin, qui se traduit en anglais par « fate », est l'acronyme de
« from all thoughts everywhere », c'est à dire « provenant de toutes les pensées
de partout. » Choisir de s'abandonner à son destin est la soumission à des
évènements qui seront le résultat non pas de notre propre dessein, mais le
résultat de pensées et d'émotions incontrôlées et inconscientes. En outre, les
mythes culturels cités plus haut, cristallisés dans une conscience de masse,
influencent facilement les individus résignés à un destin.

    Par contre, lâcher-prise peut se révéler intéressant à plus d'un titre.
Cette forme d'apaisement du mental est une reconnection à notre espace de
sagesse intérieure. C'est de là que proviennent les réponses. C'est dans notre
cœur que l'on peut écouter nos sentiments et savoir si une chose est juste pour
nous ou non. Lâcher-prise permet de voir la perfection en toute chose et de
ressentir cette perfection profondément en soi ; de ressentir que tout est déjà
accompli, que le retour à l'unité avec dieu qui est tout ce qui est, a toujours
été assuré ici et maintenant. Nous sommes tous un, pas un jour ou peut-être,
mais ici et maintenant. Lâcher-prise est non seulement une prise de conscience
de ça, c'est en plus le sentiment et l'état d'être dans cette unité.   

    Si ce lâcher-prise est une façon subtile de se ressourcer et d'envoyer de
l'énergie positive dans le monde, il faut toutefois signaler que tant que le
mental est encombré de ces mythes culturels et pensées racines, les choses ne
changent pas. Toutes ces idées conscientes ou inconscientes à propos de
nous-même et de la vie agissent comme un filtre et reproduisent des expériences
individuelles et collectives qui correspondent à ces idées. L'évolution passe
aussi par un travail sur soi qui consiste à identifier ces pensées racines du
mental et à les transcender ensuite. Transcender ne signifiant pas éliminer ou
lutter contre.

    L'amour semble plus approprié. Il faut cependant relativiser. Certains ont
la certitude qu'il suffit d'aimer pour que le monde guérisse. L'amour est
certes un ingrédient indispensable qui se révèle malheureusement insuffisant
lorsque notre conscience est toujours entretenue dans ses illusions de volonté
divine et autres fléaux. La situation de l'Inde par exemple, où l'extrême
pauvreté côtoie la richesse spirituelle, certes très bénéfique pour de nombreux
touristes spirituels, est le reflet d'une idéologie de castes ancrée dans la
conscience collective spécifique de ce pays.

    Lâcher prise, accepter, aimer et voir la perfection en toute chose sont donc
des attitudes divines qui agissent pleinement en support de nos choix de
conscience ; Ce sont des énergies qui nous accompagnent dans la recréation de
la plus grand version de la vision la plus grandiose à propos de qui nous
sommes vraiment. Qui suis-je ? Que ferait l'amour à présent ? Telles sont les
grandes questions.


11/03/2007
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