Cette question ne contient-t-elle pas sa réponse, du moins un élément de réponse?
..."Au moins avec ce genre de maladie, les familles comprennent ce que signifie aimer. Aimer gratuitement, sans espoir de retour, aimer désespérément."
Dieu n'est certainement pas un autiste, mais elle expérimente cet état à travers cet enfant. Cette énergie originelle a créé ce monde relatif pour pouvoir expérimenter un des aspects de ce que nous sommes tous: le joie!
Sans le contraire de la joie, la tristesse la plus profonde, la plus désespérante, l'expérience de la joie est impossible.
Tu le sais, bien entendu (ayant lu CAD), mais je comprend que cette explication peut paraître froide et peu compatissante au regard de cette souffrance vécue par les parents et leurs proches. un peu comme si on disait qu'il faut qu'il y ait des vies sacrifiées.
C'est le sentiment que l'on a quand on est dans cette expérience douloureuse. La douleur ressentie face à cette épreuve est naturelle et ne doit certainement pas être réprimée, contrôlée ou "maîtrisée". Ressentir cette douleur est tout à fait approprié. Réprimer le ressenti n'est pas de la sagesse. Bien au contraire, cette répression peut empêcher toute évolution et toute résilience. Car c'est en observant ce ressenti, tout en lui laissant de l'espace pour exister et être pleinement ressenti, que cette douleur pourra éventuellement avoir un sens.
En ce qui concerne cet exemple d'autisme, il me semble que c'est de l'acceptation qui est appropriée. Parfois, face à des évènements sur lesquels nous n'avons aucun contrôle, l'acceptation peut s'imposer comme seule réponse. Face à des désastres ou des maladies, il y a parfois une mise en veilleuse de l'ego automatique. Quand il n'y a pas d'autre choix, cette réponse automatique s'impose sans efforts. Et c'est de cette forme de lâcher prise que certaines personnes retirent parfois leur force pour faire face à l'évènement douloureux. L'acceptation rend le combat encore plus admirable.
Dans CAD, il y a un passage qui dit "quiconque croit que la souffrance me plaît ne me connait pas" (ou quelque chose comme ça, pas au mot près). Pourquoi tant de souffrance alors? Dieu choisit-il cela?
Et bien non. Dieu ne choisit pas la souffrance. La souffrance est le choix que nous faisons face à la douleur, surtout quand on résiste et lutte contre cette douleur; ou qu'on la juge (car du point de vue de l'âme, cette expérience est profitable tant pour l'enfant que pour les parents); ou qu'on s'y identifie.
Et c'est pourquoi cette douleur doit être acceptée et pleinement ressentie. Pas pour la faire disparaître ou essayer de comprendre mentalement ou intellectuellement. Mais pour progressivement laisser émerger l'être qui observe tout ça. En laissant cette douleur s'exprimer et être pleinement ressentie (il s'agit bien de porter notre attention sur la douleur, de la ressentir, pas sur tous les scénarios et jugements en tout genre que l'on y appose!), un silence se dégage de tout ça, ou un grand calme, ou un vide apaisant, ou...
Toute expérience de douleur extrême recèle une occasion d'éveil accéléré.
La volonté de chercher un pourquoi à ce genre d'expérience est le signe d'une conscience qui lutte encore. Ceci est bien naturel et compréhensible (qui ne l'a pas fait face à une injustice?). Mais ça crée de la souffrance. L'opposé de ce pourquoi, c'est la gratitude inconditionnelle qui peut résulter de ce travail d'acceptation et d'observation de ce qui est.
Dieu ne choisit pas de fendre les coeurs en rendant possible ce genre d'expérience (que nous choisissons à un certain niveau). Nous pouvons choisir de renforcer nos coeurs (ou de les fendre nous-même) grâce à cette expérience. Les parents de cet enfant n'ont pas d'autre choix que de le renforcer, c'est automatique... à cet égard, c'est peut-être plus difficile pour toi cofr (?)
Cette affirmation est touchante: "si je dois disparaître dans un attentat, il vaudrait mieux que le petit soit avec moi car que deviendrait-il sans moi ?"... ça démontre à quel point la maman est consacrée avec un amour vrai pour cet enfant.
Quel exemple elle donne! Tant de parents sont des messagers d'amour sans le savoir.
Voilà, je ne prétend pas que cette réponse est satisfaisante et complète. Ni que c'est facile (je me demande si j'aurais autant de courage!). C'est juste le mieux que je puisse dire avec mes moyens d'être en évolution, si peu avancée en fin de compte.
Divinamicalement tout de même