Bonsoir,
Merci Blogmaster pour ton esprit de synthèse et de reformulation.
Effectivement, comme le signifie Ankhnefer, si j'ai bien compris sa contribution, on peut parfois regretter le manque de démarches ou de moments initiatiques (dans le sens de l'accompagnement à une certaine élévation spirituelle) dans nos sociétés dites "modernes".
D'un autre côté, il est aussi vrai que, dans bien des sociétés, civiles, religieuses, modernes comme traditionnelles, bien des rites ou traditions ne sont basés que sur des croyances, le plus souvent adoptées parce que simplement répétées et retransmises par des personnes ou des dynamiques collectives exerçant un ascendant, une influence, une pression qui donne des apparences de vérité ou du moins de crédibilité à ces croyances.
Un autre exemple que j'ai retenu de l'exposé de la prof de psycho clinique qui nous entretenait à ce sujet (lors du stage évoqué en introduction de ce post), notamment pour souligner en quoi ce qui peut paraître non seulement normal, mais même souhaitable par certains, peut tout autant en choquer et scandaliser d'autres :
Dans je ne sais plus quelle peuplade ou société traditionnelle très éloignée de notre "modernité", un des rites de passage pour que les jeunes hommes deviennent de vrais hommes, consiste à ce que ceux-ci pratiquent ce que nous appellerions une fellation à un adulte, leurs ainés, pour en avaler la semence qui, dans leur croyance ne transmet pas que la vie, mais aussi la virilité et la maturité aux jeunes hommes en devenir...
Ce qui consiste pour eux en un rite de passage non seulement normal mais souhaitable, socialement reconnu et entretenu, célébré, est considéré de notre point de vue Français actuel comme une perversion doublée de pédophilie parfaitement inacceptable.
Un autre exemple que j'ai vu dans une émission sur Arte, il y a déjà quelques temps : dans une région rurale d'Afrique Noire, les jeunes femmes, pour devenir femmes à part entière, passent par une célébration annuelle à l'occasion de laquelle leur prétendant (si je me souviens bien) doit les fouéter au point que leur corps en gardent d'indubitables scarifications.
J'ai été tellement surpris à l'occasion de ce reportage qui reccueillait aussi le témoignage des femmes elles-mêmes, d'entendre et de voir certaines des jeunes femmes attendre et souhaiter, jusqu'à aller chercher leurs coups de fouet !!!
Comme tu le soulignes, Blogmaster, ce qui rend ces choses possibles et acceptables, c'est effectivement les croyances qui les sous-tendent.
"Croyance" rimant souvent avec "conviction" dans l'expérience que chacun en fait, qu'importe les douleurs, quelque chose de supérieur (la force des croyances) rend tout cela possible, et le tout avec l'assentiment de leurs "victimes" consententes.
Jusqu'au jour où, comme dans le reportage d'Arte, des jeunes femmes parviennent à aller étudier à la ville et remettent ces croyances en question, commencent à faire la part des choses entre Vérité, vérités, convictions, croyances, superstitions, traditions... et finissent par dire "non" à ce qui finit par leur paraître inacceptable.
Dans sa chronique matinale sur France culture du lundi 17 décembre 2012 à 7h57, le "Toutologue" Philippe Meyer relatait tout une liste de croyances occidentales (et donc moderne) quant à la supériorité de la "race blanche" sur les autres, et en particulier la "race noire", et qui étaient alors argumentées et soutenues avec un aplomb qui nous fait honte rien qu'en se rappelant que cela à eu lieu "hier" :
http://www.franceculture.fr/emission-la-chronique-de-philippe-meyer-chronique-de-philippe-meyer-2012-12-17
Philippe Meyer, terminant sa chronique par quelque chose comme : "je me demande quel est le sujet sur lequel nous proférons aujourd'hui, ce qui paraîtront demain comme des énormités à nos arrières neveux..."
(Remarque : dans sa chronique du mardi 18/12/2012, Monsieur MEYER à rectifié une citation qu'il avait indûment prêtée à Montesquieu ce lundi 17/12).
J'ai aussi entendu dans je ne sais plus quelle émission récente que le port d'arme aux Etats Unis d'Amérique avait l'essentiel de ses racines dans le fait que la conquête des grands espaces Nord-Américains avait conduit tout homme s'aventurant à l'Ouest à posséder une arme dont sa vie dépendait face à l'inhospitalité qu'il découvrait (ou provoquait aussi souvent; on revient par là à l'os qui a un goût de sang, celui de celui qui le ronge...)
Un peu comme les Français qui conservent un automatique penchant pour la contestation en s'appuyant sur notre histoire : la révolution de 1789 qui mit un terme à la monarchie pour faire naître la république... De fait, le réflex, face à ce qui pourrait, de près ou de loin, ressembler à un abus à l'encontre du peuple, c'est la contestation...
Après avoir fini de conquérir l'Amérique du Nord, le port d'arme reste-t-il justifié ?
Après avoir bien contesté, que pouvons-nous maintenant proposer et construire de notre propre initiative citoyenne, sans attendre après la volonté politique des "élus" ? (Nos élus à nous, pas ceux de Dieu; même si...)
Quant au Service International Citoyen pour la Paix, vraiment, il va falloir que je m'y atèle...
A l'Un
A l'Un, comme à Tous.