Toutes les rencontres sont des moments divins sacrés, toutes. Je conçois très bien cette idée et je ressens parfois cette vérité.
Mais certaines rencontres, même si elles ne durent que quelques minutes, sont parfois des signes envoyés du ciel. Même si on sait par élévation spirituelle qu'on ne nous a envoyé que des anges, certaines personnes ont le don de le rappeler de façon claire et indubitable.
Je prenais le train ce matin pour me rendre au boulot; ce nouveau boulot commencé début de ce mois d'aout, et qui m'a foutu un de ces cafard dès le premier jour... j'étais bien tranquille jusque là en faisant mon plein temps la moitié de l'année et des petits boulots le reste, ce qui me laissait le temps de voyager, de randonner (une passion pour moi), de m'occuper de mon développement personnel...
Mais pourquoi donc a-t-il fallu que je m'engage dans cette voie? Le sentiment d'obligation induit par l'office de l'emploi avec ses pressions implicite? certes. Mais vous et moi savons que c'est notre responsabilité d'accepter ce genre d'incitation ou non, n'est-ce pas.
Me voilà donc face à ce petit souci existentiel au moment où je me rend à ce boulot avec des horaires impossibles et assez éloigné de chez moi: faire un choix entre rester et tenir mon engagement d'un an avec les avantages pécuniers et la sécurité que ça procure, ou céder à mon impulsion de donner mon préavis pour le mois de septembre (si possible)et reprendre autre chose...
J'étais en train de lire le livre de neale "plus heureux que dieu", et j'étais en pleine contemplation profonde de certaines des sagesses contenues dans ce livre admirable, et en y adjoignant l'idée que la vie veut le meilleur pour nous (j'avais lu ça le matin dans la brochure du prochain festival de Cabourg, ce sera le sujet de conférence de Nicole Aknin et de Jacques Schecroun), on peut dire que j'étais dans un état de lâcher-prise.
Et c'est à ce moment qu'est entré cet homme dans mon compartiment, au regard lumineux, qui semblait se déplacer pour aller faire une rando, vu son équipement. Je pose le livre un instant et je me risque à engager la conversation. C'était stupéfiant! Cet homme vivait depuis toujours sa passion pour la rando sans se soucier de comment survivre et sans tracas pour les questions habituelles qui émaillent parfois l'expérience de tout un chacun à certains moments de la vie.
Son "carpe diem" était réel. Le trajet fût court et pourtant j'ai eu l'impression qu'il en disait beaucoup. Je vous passe ledétail des anecdotes de randonneurs, mais elles étaient chargées de sens; se retrouver face à soi-même sans peur de la solitude, l'harmonisation avec la nature...
En rentrant ce soir, toujours ébahit par cette rencontre qui fut le plus beau rayon de soleil du jour, je reçois sur ma boite mail le dernier message quotidien de Neale qui parle du regret. Ce regret de ne pas avoir véçu sa vie. Ce message parlait aussi du temps qui passe, des jours qui deviennent des semaines, les semaines des mois et les mois des années, et on n'a pas vu le temps passer...
Il est clair que cet homme dans le train était un signe, un rappel. c'est ce que j'ai ressenti à ce moment. Mais en parlant avec des collèges, j'ai eu d'autres sons de cloches: "bah, un an c'est vite passé". Bien intentionnés, je n'en doute pas, mais serait-ce un piège?
Je crois qu'il n'y a pas de meilleur choix qu'un autre, mais des choix différents avec des implications différentes, mais il va falloir que j'en fasse un... mais pour l'instant, je cale...