Conversations avec Dieu

Quand l'ego s'en mêle, l'ego s'emmêle.

Quand l'ego s'en mêle, l'ego s'emmêle.

L'un des thèmes récurant dans les groupes de rencontre de humanity's team et de conversations avec dieu, c'est l'existence de l'ego. Cet ego est souvent perçu comme un des obstacles à l'épanouissement personnel. Il semble que le monde du mental a développé sa propre version de Dieu. C'est l'ego et son insistance continuelle à contrôler notre vie. Sa motivation initiale est pourtant de nous protéger de la souffrance de ce monde en maintenant son rôle dominant dans notre vie. L'ego aime s'asseoir sur le trône de dieu ou de l'existence, et ne le libérera pas facilement.

L'ego maniaque


Cet entêtement à conserver sa domination peut prendre différentes formes, et la psychologie dispose de nombreuses méthodologies d'analyse pour décoder les comportements innombrables qui déclinent de cet ego. Mais du point de vue de l'évolution spirituelle, on peut distinguer deux grands types de schémas mentaux. Soit- l'ego va renier toute tentative de nouvelle définition de soi, soit-il va récupérer toute idée nouvelle et l'inclure dans une image mentale de soi exacerbée.


Dans le premier cas, le processus mental de consolidation de l'ego se caractérise par un rattachement à une certaine image de soi préétablie, qui nous a été inculquée (ou que nous nous sommes inculqués, n'oublions pas notre responsabilité) au travers de notre éducation, de notre expérience de vie et des choix que nous avons faits et que nous continuons de faire. C'est l'identification à l'habitude. Par exemple, lorsque CAD affirme que nous sommes tous des messagers et des maîtres spirituels en puissance, la réaction de l'ego que l'on peut observer est l'affirmation du contraire : « Je ne suis qu'un homme » ou « peut-être un jour, mais pas tout de suite, c'est trop dur maintenant » ou « non mais ça va pas, je suis plein de défauts, mal en point et complètement égaré » ou encore « c'est pas ce qu'on m'a dit ! »… En général, c'est la première réaction de l'ego ; il nie. Les raisons de ce reniement sont multiples. D'abord, l'ego se sent sécurisé par cette habitude ; ce sont des points de repères et les transgresser fait souvent peur. Et puis notre ego a son amour propre et n'admet pas facilement s'être trompé ; Il évite tout sentiment de culpabilité que pourrait générer l'idée d'une erreur à propos de tous nos choix de vie qui découlent de cette conception que l'on a de soi même. La peur est en tout cas toujours présente lorsqu'il y a reniement. La conscience a pourtant la possibilité de faire un choix entre une ancienne conception de soi et la création d'une nouvelle ; le choix de se renier en cédant à cet ego ou le choix de se définir dans une idée plus grandiose et se recréer une nouvelle image de soi ; le choix entre la peur et l'amour.

Dans le deuxième cas, qui survient parfois après l'échec du premier, c'est le côté narcissique de l'ego qui se manifeste. Il va profiter de toute nouvelle idée pour se valoriser, ce qui serait bénéfique s'il ne conservait pas en outre son illusion de séparation par rapport aux autres. Il va au contraire renforcer son identité en lui donnant une mesure plus importante. La supériorité montre sa face. C'est comme ce personnage déjà cité qui s'est jeté du haut d'un immeuble en criant « Je suis Dieu» et qui s'est écrasé. Les gourous de certaines sectes présentent souvent cet aspect de divinité sans humilité. Cette supériorité guette chaque personne sur le chemin de l'évolution. Il est assez aisé de l'identifier car tôt ou tard, elle se manifestera par un comportement contraire : on se comporte alors comme quelqu'un d'inférieur. Ainsi certains gourous ou autres représentants de religions officielles, en arrivent-ils à commettre ou à cautionner des actes de destruction de la vie qui n'ont rien en commun avec le reflet d'une nature divine d'amour et de respect de la vie ; ainsi en arrive-t-on, dans les relations humaines, à vouloir diriger les actes et les pensées d'autrui et à condamner et juger ceux qui ne se conforment pas à nos idées. Supériorité et infériorité sont les deux faces d'une même pièce. Ce comportement de supériorité/infériorité est observable en tant que phénomène individuel et il est aussi à la base des manifestations collectives de supériorité, comme la certitude qu'une nation, une culture ou une religion est meilleure qu'une autre. Notre société laïque a tenté de résoudre cette racine culturelle de supériorité en prônant cette valeur morale que l'on appelle la tolérance. Mais bien souvent, la tolérance n'est que le camouflage de la supériorité, et masque bien habilement les attitudes anti-magnanimes de ce comportement de condescendance qui consiste à compatir aux  « égarements » d'autrui tout en les jugeant inférieurs et en les combattant (parfois à coup de bombe) au nom des valeurs du monde libre (dont la tolérance) ou au nom de la volonté de dieu.


Vers une harmonisation de soi

Il est donc possible que l'ego d'une personne fasse obstacle au processus d'évolution et qu'il crée de la disharmonie, à moins qu'il ne le fasse pas. L'ego est cette partie de nous qui nous permet de maintenir notre identité individuelle pendant que nous sommes dans notre corps physique. C'est ce qui retient et contient les informations de notre individualisation. Selon les dernières évolutions de la physique, nous pourrions être déterminés comme des unités individuelles et localisées qui émanent de la seule énergie qui soit. Nous sommes tous des individualisations du grand esprit, de la source de toute chose quel que soit le nom qui lui est donné.


Afin que nous puissions fonctionner activement dans la réalité relative, cette réalité où nous vivons actuellement, Il nous faut cet ego. Il nous permet de nous adapter à ce monde relatif différencié de l'absolu par la présence des illusions (dont celle de la séparation, dans le cas qui nous occupe.) Il est donc inexact que notre ego est notre ennemi. Seul un ego hors de contrôle est notre ennemi, lorsque celui-ci nous échappe et nous commande, par le reniement ou par l'orgueil par exemple. Ceci soulève la question: comment utiliser notre ego?

En tant que pouvoir et source de notre "sens du soi," de la merveille et de la magnificence de notre soi. Pas en tant que ce qui nous sépare des autres, ou ce qui nous fait croire supérieur aux autres, mais plutôt en tant qu'espace en nous de conscience profonde qui nous permet de prendre conscience de la merveille et de la magnificence de tous les autres aussi, et qui met fin à toute idée qu'on puisse être "meilleur". L'ego devrait être utilisé comme un outil avec lequel on peut voir et comprendre la véritable nature unifiée de notre "soi". Le petit soi est un moyen avec lequel nous pouvons voir notre soi plus large. C'est un outil de perception qui n'a pas pour objet de nous séparer du tout, mais plutôt de nous en rendre plus conscient de notre unité.

Plus précisément, l'ego est notre point d'ancrage dans notre monde relatif, dans notre réalité physique. Il nous permet d'expérimenter l'illusion de la séparation (ainsi que d'autres illusions par conséquent, comme celle de la supériorité), pour nous permettre de nous recréer et d'expérimenter notre véritable nature : l'unité. Utiliser l'ego pour sortir de l'illusion consiste à sortir des limites de cet ego pour l'élargir au concept de soi ; c'est ce qu'on appelle la transcendance qui est la prise de conscience d'être plus qu'une simple identité mentale, plus qu'un corps. La transcendance est cette reconnection avec l'entièreté de notre être, avec notre véritable nature. Cette libération de l'illusion se caractérise aussi par ce qu'on appelle l'immanence qui signifie que l'un est présent en toute chose. La compréhension de cette idée évite de vivre une spiritualité désincarnée. Il s'agit de comprendre qu'il ne faut pas rejeter notre mental, notre ego ou encore notre entité physique et corporelle ; de comprendre que toutes ces choses font partie de la vie et donc de notre expérience spirituelle. Transcendance et immanence ne s'excluent jamais et forment une relation sublime de trinité en nous ramenant à l'unité - tout en soi et soi en tout. L'expérience de ce processus de trinité équivaut à expérimenter le sublime, à nous libérer de l'illusion que forme toute relation dualiste élémentaire (moi - l'autre) et à conserver un équilibre entre notre connexion au spirituel et notre ancrage dans le monde physique. Ces deux concepts, lorsqu'ils sont mis en pratique, estompent les mécanismes de défense de l'ego comme le reniement de soi et l'exacerbation de soi cités plus haut.

En pratique, cela veut dire ressentir la présence de l'un en soi, ressentir l'unité réelle de toute chose. On y parvient par un exercice de définition de soi, par une prise de conscience de ce que nous sommes déjà (nous sommes tous un). Ressentir est la recréation de notre expérience de cela. Les différentes traditions mystiques du monde entier proposent des techniques variées et valables lorsqu'elles sont judicieusement interprétées (méditations, prières, divinations, rêves éveillés…), et toutes ont pour objet l'expérimentation de notre divinité. Mais une simple affirmation de ce qui est dans la gratitude est sans conteste un moyen efficace. Une prise de conscience de soi à la fois transcendante (je suis le tout) et immanente (je suis l'expression du tout) permet une expérience de soi en tant que tout unifié, une expérience qui se traduit par un sentiment de plénitude, et ce sentiment est l'expérience vivante de ce qu'est notre âme, de ce qu'elle a toujours été et sera à jamais. Le sentiment est le langage de l'âme.

Nous sommes en toute circonstance les créateurs de notre vie et de notre expérience de la réalité. Ce que cela sera dépend de notre choix à propos de qui nous sommes ; ce choix à propos de qui nous sommes mène à l'expérience de qui nous sommes. Ce choix à propos de qui nous sommes, c'est le travail de notre esprit. Ce que notre esprit a choisit d'être, ce qu'il a conçu et accepté, notre corps le ressent. Ce que notre esprit conçoit et que notre corps ressent, notre âme l'expérimente. Ce processus décrit le principe d'être plutôt que de faire; l'expérience de qui nous sommes est plus rapidement conçue et créée par notre esprit quand elle commence par un état d'être et non par d'autres moyens de création comme la pensée, la parole ou l'action. Lorsque l'on est un, comblé et en paix, cela se traduit par des sentiments d'amour, de joie et de paix. Ressentir la joie ou tout autre état d'être qui sont en nous, voilà ce qui nous permet d'expérimenter l'unité avec la vie, d'expérimenter qui nous sommes déjà dans une version grandiose.

Nous sommes des flammes dans le soleil, et nous ne pouvons nous connaître en tant que lumière quand celle-ci nous entoure. Donc nous devons vivre l'expérience de la séparation, et nous confronter à l'obscurité, pour expérimenter qui nous sommes vraiment. C'est grâce à cette illusion de la séparation que nous pouvons nous connaître en tant que tout, en tant qu'unité. D'une certaine façon, c'est comme si on s'éloignait d'un espace pour avoir une vue d'ensemble depuis un point éloigné ; pour avoir une perception claire et totale de tout ce qui compose cet espace.

Ainsi donc, ne condamnons pas l'obscurité et ne la combattons pas au nom du ciel, mais soyons des lumières dans l'obscurité. Et ne cachons pas notre lumière intérieure sous ces vielles façons d'être et nos mécanismes de défenses, mais laissons la plutôt briller devant tous pour qu'ils puissent également se reconnaître tels qu'ils sont vraiment. C'est la seule fonction de l'ego; de se glorifier en tant que partie du tout.



11/03/2007
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